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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 23:59


MARCEL   DESGOULANGES


“ LE  MÉCONNU ”


ET  LA PETITE HISTOIRE  DE LA  PLONGÉE

 

                                                        Connaître, ce n'est point démontrer, ni expliquer.

                                                               C'est accéder à la vision. Mais pour voir,

                                                                          il convient d'abord de participer.

                                                                                            Antoine de SAINT-ÉXUPERY

(Pilote de guerre)

                                                 

                                                                                                                                                                 
          Lorsque, au tout début des années soixante-dix, je fus contaminé par ce sacré virus de la Plongée, mes seules références en la matière étaient, d'une part, un distingué bonnet rouge en laine, cet inoubliable couvre-chef que le Commandant Cousteau arborait dans Le Monde du Silence - film mythique de Louis Malle couronné par la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1956 - et  d'autre part, les célèbres et légendaires Hommes Grenouilles de Paris.
           Ah !... les " Hommes Grenouilles ”...
          Je puis vous affirmer que, deux fois par jour, pendant près de cinq années je les ai vraiment côtoyés. Le mot n'est pas trop fort .

         À Paris, à proximité du Pont de Bercy, la péniche de la Sogetram (1), leur refuge, étant amarrée au quai de Seine, attirait l’attention des badauds : Entre deux mâts, des théories de vestes et pantalons en caoutchouc noir des plongeurs, renforcés aux coutures d'une bande de tissu couleur jaune-fluo, flottaient à longueur de journée au gré du vent. Cet alignement, oscillant au-dessus d'une batterie de bouteilles de plongée, peintes de couleur ocre, tranchaient carrément sur le décor bucolique des bords du fleuve.

         Je passais devant ces merveilles matin et soir pour me rendre à mon travail dans les bas-fonds de Bercy. Combien de fois me suis-je arrêté pour observer ces hommes hors du commun, vivants loin de ma banalité journalière ?. Je les voyais, rire et discuter entre eux à deux pas de moi ? Je les admirais du coin de l’œil, sourire aux lèvres et prêt à engager la conversation sur un moindre signe. J’avais le fol espoir qu’un jour ils me remarqueraient et m’adresseraient la parole. En vain ! Mais que voulez-vous, je ne puis le leur reprocher, ils n’avaient aucune raison de m’interpeller.
          Ainsi, sans jamais oser leur demander tout ce que j’aurais tant aimé connaître de leur fantastique vie aventureuse et subaquatique, j’ai laissé courir le temps... comme un idiot.
                  J’étais alors réellement si discret, que cette situation aurait eu tout loisir  de perdurer indéfiniment si un incident peu banal n'était intervenu sur les lieux même de mon emploi où j'excerçais laborieusement mais consciencieusement mes fonctions officielles de cheminot. Timide gratte-papier ferroviaire aux Entrepôts SNCF de Bercy, ainsi que je viens de l’évoquer, je m’en suis tenu, lors de cette occasion unique, à représenter dignement la vénérable institution nationale de transports qui m’exploitait depuis déjà plus de dix ans.
                  A l’époque, en gare de Bercy-Conflans, j’étais censé résoudre avec toute la célérité nécessaire, et bien entendu sans faire de vagues, les litiges et toutes difficultés pouvant survenir lors de la mise à disposition à la clientèle des wagons en vue du déchargement des containers de fruits, légumes et autres citernes de vin.  J’étais donc présent et à totalement aux ordres de la clientèle à seule fin de résoudre les difficultés chaque fois qu’un problème se révélerait lors de ces différentes opérations.
           Ce fut une journée marquante dans ce qu'il convient de qualifier une vie ordinaire. Il est vrai que ce jour-là j'ai eu affaire à fortes parties : d’un côté, une équipe de Surhommes, les bienvenus, avec leurs bouteilles d'air comprimé, et de l'autre, le réceptionnaire un nommé Machepreau, négociant en vins installé Cours Sautrot à Vincennes, fort connu sur la place pour son originalité grinçante. Au cours de la formation en gare de Sète d’un convoi pinardier, ce personnage prétendait avoir malencontreusement laissé choir son précieux trousseau de clés dans l’un de ces immenses foudres dont il avait lui-même ensuite fermé et plombé l'ouverture après les démarches douanières et de régie. Il me réclamait, avec acrimonie, la restitution immédiate et sans délai de son bien comme si j’avais été le responsable de sa maladresse. Il est vrai qu'il devait, en principe, m'apporter la preuve qu'il était bien habilité à cette réception mais sa justification étant en sûreté au fin fond de son coffre-fort dont la clé faisant partie intégrante dudit trousseau... il était furibart.
        Dans l’intention de lui rendre service, j’avais suggéré à ce client difficile de faire appel à de vrais professionnels “de ma connaissance” en vue de récupérer son bien au plus vite, d'où la présence des plongeurs.
               Malheureusement l’affaire s’était très rapidement compliquée.                                              Sur le quai de déchargement, au pied des citernes, lors de la séance d’habillage de mes héros , une fumeuse histoire de décomposition (?) fut évoquée de façon très désagréable par mon irascible caviste réputé par ailleurs pour avoir été le créateur du fameux “ Velours de Bercy ”, vin rouge de table bien connu des classes laborieuses . Il supputait une immédiate putréfaction des vêtements en néoprène caoutchouté au contact de son précieux liquide, ce qui risquait, bien évidemment, d’en altérer le goût exquis. Avec une véhémence et une impétuosité peu communes il exigeait désagréablement que "mes" plongeurs plongeassent nus !...
            Mais je m'égare ... car il s'agit là d'une autre histoire, merveilleusement contée d’ailleurs, en son temps, par notre célèbre humoriste, le regretté Francis Blanche.
           Je reviens donc à notre sujet : En un mot comme en cent, c’est vrai, j’ignorais tout de la Plongée et de ses annales. À ma grande honte, j’avoue clairement que le nom remarquable de Marcel DESGOULANGES m’était totalement inconnu. De ce fait, il n’évoquait absolument rien pour moi !
         Hélas, le plus navrant, à mon sens, ce n’est pas tant mon ignorance personnelle, mais plutôt la réalité habituelle: ô France ingrate, pourquoi as-tu laissé par négligence disparaître dans le monde de l’oubli ce personnage hors du commun ?
         Effectivement, vous pouvez toujours chercher dans les dictionnaires Larousse, compulser les volumes du Robert, vous enquérir auprès de l’Encyclopaedia Universalis... voire interroger Wikipédia... Rien...! Absolument rien ! Vous ne trouverez effectivement aucune rubrique concernant Marcel Desgoulanges. Je vous le dis... je vous le répète, littérairement, l’homme n’existe pas !
           Cependant je demeure confiant en mon action présente. Je crois en la possibilité de déclencher par ces écrits une ultime prise de conscience de nos Immortels afin que le Grand Dictionnaire de l’Académie Française répare enfin cette injustice.
                  Commençons donc par le commencement !

                 Dans le merveilleux grenier de ma grand-mère j’ai retrouvé il y a quelques années un exemplaire de L’Illustration en date du 27 Novembre 1875 sur lequel une gravure reproduisait la fameuse lampe étanche inventée par Monsieur Louis Denayrouze (2). Vous savez, cet éclairage qu’utilisaient volontiers les pêcheurs marseillais sur leurs pointus, les nuits sombres, pour stimuler la curiosité des poissons et les capturer plus facilement dans leurs filets.
            Génial, ce petit Denayrouze, tout comme ses frères aînés d’ailleurs - Auguste et Henri. Mais si... voyons! “Rouquayrol et Denayrouze” ça vous dit bien quelque chose ? Hé ben oui... les inventeurs du détendeur pour volumes gazeux ! Allez, un peu d'histoire !
                  Le 14 avril 1860, Benoît Rouquayrol (3), Ingénieur aux Houillères de Firmi, près de Decazeville (Aveyron), dépose un brevet  dont  le  titre était ainsi libellé “Régulateur destiné à régulariser l’écoulement des gaz comprimés”. En fait, il s’agissait du concept d’un appareil respiratoire pour le sauvetage des hommes en difficulté dans les galeries et puits miniers. Individuel et portable, l’engin était utilisable dans l’air comme dans l’eau. 
                 En 1862 il complète cette invention par un second brevet qui définissait “un appareil servant à procurer de l’air pur aux ouvriers travaillant dans une atmosphère délétère”. L’isoleur Rouquayrol était né: à son régulateur était adjoint un simple tuyau souple caoutchouté nommé “masque de respiration” ou encore “ferme-bouche” que le sauveteur tenait entre ses dents pour une respiration buccale. Troisième brevet en 1863: la “pompe soufflante” qui fournissait de l’air à la demande.
               Vous me suivez ? Tout va bien ! ... L’année suivante sera déterminante pour faciliter la pénétration des hommes sous la mer.
               Un jeune lieutenant de vaisseau de la marine impériale, qui se trouve mis en disponibilité début 1864, Auguste Denayrouze (4), parent par alliance avec notre inventeur, est enthousiasmé par la réalisation  effective de ces différents brevets. Il lui propose une association pour la mise au point et la fabrication d’un matériel pouvant servir à la réalisation de travaux sous-marins. Un bailleur de fonds, Camille Marcilhacy, les aide dans leur entreprise et c’est l’invention du scaphandre (5). Celui-ci reste néanmoins tributaire de la “pompe à air à balancier” actionnée manuellement.  Mais... toujours en 1864, l’invention est perfectionnée. Libérée de sa pompe et munie d’un second régulateur, elle permet au plongeur d’emporter sa réserve d’air sur le dos : C’est la naissance du scaphandre autonome (6).
               Toutefois cet appareil ne donne pas entière satisfaction car le plongeur était soit nu et dépendait de la température ambiante, soit caoutchouté et encombré dans un vêtement des plus contraignants.
                   A la demande du Ministère de la Marine, en début 1873 Auguste présente un scaphandre à casque en cuivre avec lampe d’éclairage “air/pétrole”(brevet de Louis 1872), équipé d’un cornet acoustique, de chaussures à semelles de plomb et d’un vêtement sec : le pied lourd était né. Il continuait à être alimenté en air par une pompe manuelle devenue rotative et à volant (celle-là même qui maintient le suspens dans les vieux films américains d’aventures mémorables en Technicolor tels que “Le Réveil de la Sorcière Rouge” ou “La Perle Noire”). Ainsi l’on pouvait descendre et travailler jusqu’à une profondeur de cinquante mètres. Un record pour l’époque (7) ! 

        C’est la consécration ! Leur société, fort bien menée par Henri Denayrouze (8), rafle tous les marchés, aussi bien en France sur les chantiers portuaires, qu’au Proche-Orient pour la pêche des éponges. Leurs principaux concurrents sont éliminés : En particulier l’anglais Sièbe (9)  qui, entre 1819 et 1840, était passé de la cloche  individuelle au tout premier  scaphandre à casque et surtout leur rival français, commerçant redoutable, Joseph-Martin Cabirol. Ce dernier est bordelais, chapelier de son état, créateur en 1842 du fameux “chapeau à air”. Dès l’année 1855, copiant, modifiant et diffusant le modèle fabriqué par Sièbe , il avait réussi à s’imposer auprès d'Administrations telles que la Marine Nationale, la Marine de Commerce, les Ponts et Chaussées).
                       Le temps passe... Fortune faite, Louis Denayrouze (10) meurt alors que l’inondation de Paris en février 1910 consacre son procédé d’éclairage public. De nombreux lampadaires individuels fonctionnant au "lusol", gaz de benzine impure, extraite du goudron de houille, équipent les rues de la ville et continuent de briller alors que le réseau électrique souterrain est mis hors de service par la crue de la Seine. “Seul, lusol seul, luit la nuit” disait la réclame.
                 En 1895, la fabrication et la clientèle ont été cédées à Charles Petit. Le gendre de ce dernier, René Piel prend sa suite en 1920 et son fils Bernard lui succède de 1944 à 1965, année depuis laquelle les Établissements Piel se consacrent uniquement à l’entretien du matériel et la confection de vêtements de plongée (11).
            Léger retour en arrière s’il vous plaît, car la date du 14 Août 1926 est mémorable et toute la presse s’en fait l’écho. Ce jour-là, dans la Piscine des Tourelles, devant le Tout Paris, le Capitaine de Corvette Yves Le Prieur (12) reste immergé sous deux mètres d’eau pendant une dizaine de minutes.  Il réussit cet “exploit” grâce à un scaphandre autonome de sa fabrication. Sa particularité en était l’adduction d’un mano-détendeur adapté à une bouteille Michelin destinée en fait à regonfler les pneus de sa voiture. Il pense sincèrement être le premier plongeur libre et tout le monde le croit : en effet, depuis près de cinquante ans, la Marine Française n’utilise que des scaphandres de type  “pied lourd”, l’ingénieuse invention du 19ème siècle ayant été complètement oubliée.
                En 1934, Le Prieur dépose enfin le brevet de son dispositif amélioré par un masque total de respiration. Il en fait la démonstration devant un public enthousiaste à cinq mètres de profondeur, dans l’aquarium du Trocadéro. Continuant ses recherches afin de trouver un débiteur d’air automatique à pression convenable, il crée en 1935 la première association de plongeurs amateurs qu’il surnomme “Le Club des Sous-l’Eau” avec les “Mousquemers”, Philippe Tailliez,  Frédéric  Dumas et Jacques-Yves Cousteau.
                En 1938 Maxime Forjot s’impose en proposant un masque de caoutchouc muni d’une vitre et qui recouvre le nez et les yeux.
                 Habile négociateur, le Lieutenant de Vaisseau Jean-Yves Cousteau s’associe en 1942 à l’ingénieur Emile Gagnan, le spécialiste des gaz industriels à l’Air Liquide. Fort à propos, cet inventeur vient de mettre au point, un détendeur basé sur le principe du bon vieux “régulateur Rouquayrol”, permettant ainsi à de rares automobiles de rouler au gaz de ville durant ces années difficiles. En 1943 Gagnan conçoit et construit, sur le désir de son associét, le premier appareil de plongée autonome. C'est grâce à ce détendeur à air que Cousteau réalise avec Frédéric Dumas le premier film subaquatique “Épaves”. En 1944 le besoin d’une réserve d’air comprimé plus importante devient indispensable et le bi-bouteille vient compléter la panoplie de l’équipement “Cousteau-Gagnan”... sans aucun mauvais jeu de mots!
                     Tout est prêt pour la Grande Aventure.
             Ah ! J’allais oublier, les palmes créées en 1936 par un autre marin, le Capitaine de Corvette Louis De Corlieu sur une idée de Léonard de Vinci, puis en 1939 apparaît le tuba imaginé par un Russe blanc réfugié à Nice, Alek Kramarenko.

               - Et Marcel dans tout ça ?

         - Mais j’y viens, j’y viens ! Et voyez-vous, c’est tout à son image, discrétion, discrétion !
             Une des premières manifestations de son véritable génie remonte à l’époque de l’occupation, durant la guerre de 39/45. Par ces temps de disette Marcel Desgoulanges avait quitté quitté la banlieue Sud-Est de Paris pour vivre à la campagne - il va sans dire que c’était déjà en soi une excellente idée -. Son attention, constamment en éveil, avait été alertée par certains faits authentiques et campagnards, qui dans leur répétition l'avaient profondément intrigué. Il avait remarqué la réalité suivante : Dans la cour de ferme, lors de la mise à mort d'un canard, une fois la tête tranchée, horreur, le canard court toujours s’il n’est pas immobilisé et même, parfois, vole encore quelques instants. Pas le poulet ! Continuant sa démarche, il lui est apparu que le canard, plongé dans un liquide, reçoit une poussée radicale de vie prolongée, et ce, même après une immersion complète supérieure à plus de quinze minutes. Pas le poulet, qui immergé succombe, lui, en deux ou trois minutes.
                 Conclusion évidente et incontestable: le canard, animal plongeur, dispose dans son organisme d’une plus grande réserve d’oxygène. Dites moi un peu... où se trouve donc ce précieux stock de sécurité ? Dissout dans la totalité du volume sanguin du volatile ! Et pourquoi les cuisiniers émérites font-ils ce plat savoureux que l'on nomme le “canard au sang”?  Parce que le canard, lui, a beaucoup de sang. Pas le poulet !
             Vous devinez aisément quel parcours la totalité de cette masse sanguine emprunte pour passer du cœur... au cerveau du canard? Par le cou, bien évidemment ! Vous discernez le recoupement, si je puis dire. 
                 Perplexe, notre ami Marcel, avait beaucoup réfléchi !... Intensément !
                Palpant de ses propres mains le cou des dites bestioles, il en déduisit cette théorie élémentaire et péremptoire, maintenant fort bien connue : “La mort n’est qu’une asphyxie par manque d’oxygénation du cerveau” (13)... précision indispensable à la compréhension d’un décès, fut-il zoologique.
                 Hé oui... il suffisait d’y penser ! Mais, vous même, avez vous jamais tâté le cou d’un canard? Non? Eh bien, croyez-moi, on jurerait tripoter un long tuyau annelé semblable à celui du fameux appareil respiratoire “Mistral (14) mis en valeur par Cousteau. Là-dessus, je vous en prie, n’allez surtout pas me faire le coup de l’incrédule et me demander royalement quelques précisions...  Tout comme chacun d’entre nous, Jacques-Yves C... 'est sûr, n’apprécie pas toujours les coups tordus !
                  Les Américains non plus d’ailleurs, même s’ils l’ont bien cherché, comme ce fut le cas à l’occasion de l’exposé magistral donné par Desgoulanges  à l’Université de Plolombus.
                  A cette époque, il travaillait en collaboration avec Jacques Mayol (15) pour le compte de l’Agence Américaine de l’Espace (la Nasa), sur une étude relative aux expériences militaires où intervenaient des dauphins nageurs de combat. Français avant tout, c’est dans notre langue que Marcel a toujours aimé faire connaître sa pensée. Ce jour-là, les étudiants l’ayant reconnu et le pressant de s’exprimer, il ne put faire à moins que de commenter, à l’improviste, le résultat essentiel de ses recherches.
             Plus particulièrement poussé à s’expliquer sur “l'évacuation quantifiée de l’oxygène comprimé du sang chez l'ensemble des mammifères au cours de la plongée profonde”, il s’attacha à démontrer que la bête avait un avantage indéniable sur l’homme. Il s’appuyait pour cela sur deux remarques fondamentales :
             a) Aucun symptôme caractéristique d’accident de décompression ne se manifeste chez l’amphibie après sa plongée, quelles que soient la fréquence, la durée et la profondeur atteinte lors de leurs immersion (16).
           b) Aucun animal n’a jamais confondu l’air et l’oxygène... ce qui est bien loin d’être le cas chez nous les humains! (Tout au moins dans le vocabulaire et tout particulièrement celui exprimé par les médias).
               Bien que plus que parfait dans l'expression de sa langue natale, son verbe fut interprété de manière particulièrement regrettable. Le malentendu provenait de la pénible et incompréhensible traduction exprimée par le seul journaliste bilingue présent à cet instant sur le campus et dont l’interprétation laissait croire que les plongeurs respiraient.... de l’oxygène !!! Cette grotesque erreur, sottement reprise par les Agences de Presse sur tout le territoire des States, puis en France, s’est vulgarisée rapidement...
         Marcel était trahi par l’explication donnée sur le principe essentiel de sa théorie. Que pouvait-il faire ? Les conneries ont la vie dure, c’est bien connu !  Encore aujourd’hui, la majorité des médias, se targuant d’informer le public sur la plongée, évoquent avec une conviction désarmante la bouteille d’oxygène... la réserve ou le manque d’oxygène... alors qu’ils devraient tout simplement parler de l’air comprimé que respire, comme tout un chacun, le plongeur vulgaris.
          Par ailleurs, avait fait florès l’idée saugrenue qu’il était aisé de réduire considérablement la durée des temps de paliers de décompression en faisant absorber aux plongeurs, préalablement à chacune de leurs plongées, un comprimé d’oxygène au sang. Cette énormité, d’origine américaine, n’était au départ qu’une simple omission et coquille commise par la Presse écrite (la transformation des parenthèses en guillemets). Le thème remanié ensuite par un traducteur iconoclaste a fait le reste. En réalité, le texte exprimé était: “... dont l’avantage indéniable était d’améliorer considérablement l’apport d’air comprimé (d’oxygène au sang... étant sous-entendu !), s'est retrouvé être " l'apport des comprimé d'oxygène au sang" .
             Fort heureusement cette ineptie “géluloïde” a totalement disparu de la diététique de nos plongeurs. Il faut dire que chaque évocation de cette miraculeuse médication en présence d’Albert Falco (17) et de son équipe de plongeurs cinéastes déchaînait un colossal déferlement d’éclats de rire... L’attitude de ces scientifiques appréciés pour leur compétence provoqua dans les jours qui suivirent une rectification par communiqué spécial naturellement passé  inaperçu. Le mal était fait ! Une chance pour nous que la Calypso ait été en mission dans la baie de San Francisco, sans cela... que raconteraient encore de nos jours les journalistes au sujet des ces petites pilules "miraculeuses".

            Oserais-je ensuite vous dévoiler que c’est tout simplement à la suite d’une ponctuation sonore - un éternuement intempestif et baveux - poliment dissimulé derrière son masque de plongée, que Marcel, notre petit français inconnu détrôna sur le marché mondial la suprématie du coûteux produit number one “made in U.S.A.”, en prônant l’utilisation si simple (il fallait y penser) de la salive individuelle du plongeur en vue d’éviter la formation d’une buée inopportune et tenace sur la vitre du masque.
                  Vengeance suite aux précédentes avanies journalistiques américaines? Oh non, certainement pas ! Marcel a un cœur noble. Il n’a pas de rancune. Je vous en délivre la preuve ?
             Curieusement notre homme, loin de s'offusquer du comique de cet incident, se prit à réfléchir au possible d'une telle réalité : Éliminer rapidement la concentration anormale d'azote stockée dans le volume sanguin des plongeurs lors des plongées longues ou profondes. Suite à l’affaire des “comprimés”, s’emparant de l’idée qu’il trouvait géniale il rechercha avec acharnement la complicité d'un laboratoire pharmaceutique. Il dénichera quelques temps plus tard, en Belgique, un petit labo de recherches avec lequel il travailla à la possibilité de fabriquer des gélules ayant une très forte teneur en oxygène concentré. Ainsi, sans aucun doute, les travailleurs de la mer auraient été à même d’écourter sérieusement leurs paliers de désaturation avec ces "bonbons" à dissolution graduelle d'un nouveau genre. A regrets et faute de crédits suffisants, ces recherches furent de courte durée et abandonnées. Quel dommage, mais qui sait ?...
                  Terminé, la période “nuit américaine” n’a que trop duré. Marcel décide de tourner la page.
                 C’est avec bonheur qu’il prit la décision de revenir en France en traversant l’Atlantique sur une coquille de noix. Empruntant le chemin des écoliers, il fit escale aux Antilles dans l'île de rêve qui était alors pratiquement inconnue des touristes : Saint-Barthélemy. Le port de Gustavia n’était à l'époque qu’un havre marin abrité du vent du large servant de refuge à quelques barques de pêche. Mettant pied à terre et après avoir fait quelques pas notre héros ne pouvait que s'arrêter devant la première maison rencontrée en quittant des berges du port. C'était " Le Sélect " qui au fil des ans est devenu LE BAR de réputation légendaire.

           Ce n’était alors qu'une modeste habitation dont le propriétaire et occupant des lieux, un prénommé Marius avait été maintes et maintes fois sollicité par tous ces navigateurs assoiffés qui échouaient sur le rivage : Ils étaient à la recherche d'un coin tranquille où il pourraient se désaltérer comme il convient à tous marins digne de ce nom. Marius avait donc ouvert buvette en sa demeure. Toutefois, pour sa tranquillité personnelle et afin d’éviter une évolution inévitable vers le genre bien connu de “ taverne à marins ”, il prenait soin de ne servir à boire que côté jardin, à vrai dire à l’extérieur de sa maison. Pour ce faire le client se devait  rester au dehors et se présenter exclusivement à la fenêtre ouverte sur le jardin côté mer. En aucun cas il n'était autorisé à pénétrer à l'intérieur par la porte donnant sur le chemin.
             Bien sûr, c’est avec un "Qu’a-mi-case" en main - traduction : qui te pousse à la maison) - que Michèle, ma fille, et moi-même avons rencontré pour la première fois ce quidam fort sympathique. Nous étions loin de nous attendre à nous retrouver, en présence de cet inconnu, à passer des heures passionnantes avec personnage hors du commun. Marcel, chaque fois qu'il naviguait dans les eaux des Antilles françaises revenait passer un non moment au "Sélect ".  Heureux de rencontrer des plongeurs avec lesquels il allait pouvoir tenir conversation en français et seuls clients en cette chaude fin d’après-midi, nous nous sommes installés tous trois à un table (extérieure) près de la fenêtre, à l’ombre du flamboyant en fleurs. Les langues se sont déliées aisément sous l’influence de ce simple et délicieux cocktail (émulsion de vodka, triple sec et jus de citron).

        Nous évoquions la douceur de vivre sous les tropiques lorsque la serveuse, à notre surprise, vint déposer sur notre table cinq pièces de un franc tout en nous informant que son patron nous faisait un prix d’ami pour cette troisième tournée. La remerciant et sollicitant notre accord du regard, Marcel lui remis deux francs dans la main à titre de pourboire. Ensuite il distribua une pièce à chacun de nous et conserva la dernière, ce qui était absolument logique. Sauf pour lui, qui d’un air perplexe, nous posa soudain les questions suivantes :

           - Mais d’où vient donc cette différence. Oui, Je vous demande où a bien pu passer l’argent qui manque ?

             Nous étions forts surpris et intrigués au plus au point par cette réflexion.

             - Écoutez mes amis, lorsque je suis allé chercher nos verres à la fenêtre, la windowmaid a bien encaissé 30 francs. Autrement dit, les trois pièces de dix francs de notre cotisation (chacun son verre, c’était la coutume en ces lieux à l’époque). Comme vous l’avez constaté, nous venons de récupérer un franc sur le prix de chaque verre, nous avons donc déboursé 10 frs moins 1 fr , soit effectivement 9 frs chacun, d’accord ? Bon, ceci dit, nous sommes trois, donc nous avons payé 9 Frs multiplié par 3 soit 27 frs auxquels il convient d’ajouter les 2 frs de pourboire remis à la jeune fille, donc un total  de  27 plus 2 soit : 29 francs et non les 30 frs du départ. Hé oui, il y a bien un problème, qu’est devenu le franc manquant.  Incroyable, ou est donc passé cet argent ?                   (Attention danger, ceci est une démonstration basée sur la technique du lavage de cerveau !).
         Chaque fois que nous hasardions quelques réflexions plus ou moins pertinentes, il nous a remis sur la voie logique et inéluctable de son énoncé, insistant sur la simplicité du calcul et la clarté des opérations. De quoi nous faire tourner en barriques si nous avions continué à nous abreuver jusqu’au bout de la soirée avec cette potion exotique.( A noter qu’elle aurait plutôt tendance à vous pousser au lit en cas d’abus). Bien que je ne puisse dire que Marcel nous ait laissé sur notre soif si j’ose m’exprimer ainsi, la solution s’est noyée dans le flot de... la conversation et... nous n’en n’avons point reparlé car un sujet, autrement philosophique, nous a ensuite conduit assez tard dans la soirée : Les femmes !
                   Il faut dire qu’en règle générale les hommes sont assez machos et même occasionnellement misogynes. Notre ami, tout comme les autres, le prouvant avec aisance lorsqu’il nous a expliqué qu’en 479 avant Jésus Christ, Confucius aurait délivré sur son lit de mort un jugement péremptoire sur la gent féminine. Des lèvres de l'auguste penseur à sa propre oreille, l’un de ses fidèles disciples a recueilli les dernières vérités qui vinrent à l’esprit du Grand Maître à l’instant suprême. Elles furent consignées sur le parchemin le réputé "Lunyu" relatant sa vie. D’après cet authentique document, selon la traduction de Marcel, maître Kong (K’ong-fou-tseu) qui avait tout vu, tout lu et tout compris s’exprima ainsi dans un ultime souffle:
           Les poissons nagent, (quoi de plus vrai !). Les oiseaux volent. (bien vrai aussi !). Les hommes sont inconsistants (Hem !) et les femmes font chi...! ET... Ici, la décence comme la bonne éducation m’interdisent d’écrire ou de prononcer le terme... en un seul mot.  
             - Chers amis, je dois vous quitter, je vous dis adieu car je reprends la mer aux premières lueurs de l’aube ! Mais à propos, savez-vous que si le mot inconsistant a pour signification, entr’autre, un manque de dureté, le terme mis au féminin, l’inconsistance est la propriété d’une théorie déductive ou la même formule est à la fois démontrable et réfutable et sur ce, me laissant son bristol, il nous a tourné le dos pour disparaître dans la nuit tropicale. Sur cette carte était simplement inscrit son nom : Marcel DESGOULANGES.

        Quel sacré bonhomme que cet inconnu ! Je ne devais le revoir que bien des années plus tard, mais ces quelques heures en sa compagnie me sont restées gravées en mémoire.
          Placide, notre chercheur savait à l’occasion se montrer d’une savoureuse fantaisie dans sa mauvaise foi : Si il lui arrivait parfois d’être quelque peu en retard à un rendez-vous, il souriait d’un air surpris, et s’exclamait “Aaah ! vous avez une montre qui vous donne tout le temps l’heure ... eh bien moi, voyez-vous, par bonheur, j’ai tout le Temps”. Ou bien, il relevait sa manche et circonspect, il se référerait à son cadran solaire de poignet en prenant soin, bien entendu, de l’orienter de telle manière que l’ombre du stylet repliable de son invention lui permette “d’être dans les temps”.  Avec une pointe d’humour bien personnelle, malicieux, il ajoutait parfois, “si vous le voulez bien, usons de l’heure présente...  en nous souvenant de la dernière”.
              

              Ce qui ne l’a pas empêché de se pencher sur les premières heures de la Vie. Lors de son passage à Ngazidja, la grande île des Comores, il fit la connaissance de Jean-Louis GÉRAULT, plongeur émérite avec lequel il étudia sur place un exemplaire du Gombessa, le célèbre Cœlacanthe, cet animal crépusculaire si vieux... qui lui a permis d’évoquer le chaînon manquant. Fort de son sujet, il développa  aussitôt une théorie unique sur le singe aquatique évolutif, notre surprenant ancêtre à tous, le descendant  direct de ce poisson d’un autre âge.
                   Modeste, il a su, toute sa vie, dissimuler ses capacités intellectuelles et s’il s’active dans tous les domaines c’est dans le plus grand anonymat, laissant ainsi à ses contemporains le bénéfice de ses travaux sans y attacher son nom. Pour mémoire voici quelques exemples :                                                                                                                    .                - Dans l’industrie, il participe activement à l’élaboration du fameux  " Moteur Duvant "  de 330 litres de cylindrée et 36 soupapes - cet incroyable et increvable Moteur Duvant qui fit, pendant cinquante ans, les beaux soirs d’Auteuil :  Il avait la fonction d’entraîner, avec ses 1600 chevaux - ce qui semble normal dans un hippodrome - un alternateur capable de fournir de l'électricité nécessaire à l’ensemble du site en cas de panne. Sans oublier les modèles réduits adaptés aux compresseurs “ Bonair ” à pistons libres et soupapes à bourdon.
              - En océanologie il rédige divers mémoires sur la vie des océans et la météo marine (ouvrage où il s’attache en particulier à la prédiction exacte du temps jusqu’à quarante huit heures à l’avance par l’étude comportementale d'une certaine faune côtière sous-marine).

        - Il s’intéresse à la musique symphonique et compose un “ Concert d’eau en sol-si-ré mineur ”, lequel, sous la dénomination populaire de  " Les Orques de Saint Supplice ”, atteint la célébrité que l’on connaît. Ce concerto était spécialement conçu pour la remise à l’honneur de ce monumental instrument aussi antique que désuet nommé “ l’hydraulis ” ou “ orgue à eau ” capable de reproduire simultanément les clameurs de l’orgie des épaulards (Orcinus orca) dits baleines tueuses et le cliquetis de concertation des dauphins.
        - Il porte l’Art Culinaire à son plus haut degré avec ses succulentes aumônières d’écume de gloumouches, violets et moules à l’asperge sauvage sur coulis de corossol et orange. 
               Marcel était un grand enfant. Le moindre sujet éveillait son intérêt et il tirait un important profit de la plus mineure de ses observations.

           Tel William Newton qui penché sur une pomme et édictait les lois de la gravitation universelle, Marcel Desgoulanges avec la Plongée Subaquatique conseille le pratique. Cet observateur attentif du journalier nous prescrit quantité d’astuces indispensables pour notre sécurité de plongeur :
                - À l’inverse du grand physicien qui réfléchissait de haut en bas, sa curiosité l’incite à regarder de bas en haut lors de la remontée des bulles émises par le plongeur. Pour éviter le piège d'effectuer une remontée inconsciemment trop rapide, en fin de plongée il suit du bout du doigt la plus petite des bulles d'air provoquées par ses expirations , puis celle-ci, grossissant, acquiert vitesse et altitude, dès lors il reporte son attention sur la plus petite suivante... et ainsi de suite jusqu’au palier puis la surface....
       - Un autre conseil : Pour équilibrer les oreilles lors d’une descente vers le fond, ne transformez pas votre nez en bille de clown en le pinçant à pleine main comme avec une tenaille. Il suffit d’obstruer bien simplement vos narines, par le dessous du masque, du bout des doigts, puis de souffler doucement : elles se gonflent et font office de chambre de dilatation, dès cet instant, sans aucun effort les tympans s’équilibrent. La manœuvre de Valsalva est réussie sans stress ... et les oreilles ne s’en portent que mieux.
       - Il explique combien, en plongée, il est facile de regagner le bateau sans être obligé de faire surface, lorsque la turbidité de l’eau vous désoriente. Si vous vous sentez perdu dans l’immensité  des flots bien que vous sachiez pertinemment que votre embarcation se trouve à proximité immédiate : Recherchez l'ombre projetée de celle-ci soit à travers l'onde, soit sur le fond sinon observez l’eau blanche due au foisonnement liquide que provoquent les plongeurs et leurs bulles au palier et... palmez au plus trouble... Bravo, vous y êtes!
        - N'oubliez jamais de fixer votre poignard au mollet ! Non, pas sur le mollet, mais devant… en protège tibia… que vous appliquerez sans mal sur les premiers barreaux de l’échelle de remontée. Cela vous aidera à y prendre pied et vous évitera bien des bleus, surtout par mer agitée ou lors d’exercices de sauvetage.                                                                                                                        - Et surtout, lorsque ça tape très fort, ne vous précipitez pas pour saisir l’échelle afin de remonter à bord, attendez l’accalmie,  elle arrive toujours entre deux séries de fortes vagues... Voilà  vous la tenez à deux mains, parfait, dès cet instant et lors de la montée, gardez les bras bien tendus et jambes les plus raides possible pour accompagner les mouvements désordonnés du bateau lors de la séquence grosses vagues. Vous éviterez ainsi de prendre les barreaux dans les gencives !

               Au hasard, quelques recommandations médicales de son cru :
  - N’hésitez pas à utiliser le “Contre Coup” (18), cette incroyable et illustre panacée de l’abbé Perdrigeon quelque peu oubliée à l'heure actuelle mais néanmoins toujours aussi efficace depuis 150 ans (en solution liquide, buvable en cordial et applicable pansement depuis 150 ans. Elle est en vente dans toutes les bonnes pharmacies.
     - Une bonne savonnette au miel ou au savon de Marseille dans le fond de votre lit vous évitera au bout de quelques jours les inévitables crampes qui parfois gâchent vos nuits.
    - Des piquants d’oursins plantés dans les chairs?… Une simple tranche de citron  maintenue en compresse remplace avec succès la boite à couture et ses aiguilles ou la trousse de chirurgie spéciale épilation.
   - Dans les mers tropicales, le sable corallien est abrasif en diable et provoque de douloureuses otites! Portez donc sur votre crâne, bien rabattu sur les oreilles, le bonnet en coton de type  Cousteau. C’est le filtre le plus efficace... à rincer à l’eau douce après usage !


              Réflexions diverses de notre homme :             

Sa devise : “ Il ne suffit pas de regarder, il faut voir ”.                                            

Sa recommandation aux plongeurs :  “Et n’oubliez surtout pas de vous munir d’une forte loupe, vous verrez la mer macro ”. Le sourire en coin il ne manquait pas d’ajouter “comme dans un livre”. Et c’est vrai... Essayez, vous serez agréablement surpris de découvrir ce que les autres se contentent de regarder sans voir !
Sentencieux : “Si vous veniez un jour à avoir besoin de votre tuba en surface et que vous ne l’ayez pas emporté avec vous, vous n’en n’aurez plus jamais besoin ... pour respirer ". Ou alors : “ Pourquoi mettre deux mains sur ce que l’on peut faire d’une seule ? ”.
Humoriste : “ Méfiez-vous constamment de l’eau car elle ne sait pas nager ! La preuve... elle coule !”   “ Il faut qu’une porte soit ou verte... ou d’une autre couleur ”.
Farceur: “Il n’est pas surprenant que les plongeurs soient très souvent assoiffés et portés vers l'alcool, la tentation est tellement forte lorsque l’on trouve sous l'eau un bar tous les dix mètres”.
L’Eau, c’est l’Immortalité ”. Sa brillante rhétorique sur “ l’eau source de vie ” en donne une éminente argumentation, sautant allègrement de “ l’eau primordiale ” des temps originaux, à “ l’eau régénératrice ” de nos centres de thalassothérapie: la vieillesse n’est en réalité qu’une accumulation néfaste dans nos muscles et nos organes d’eau lourde et usagée, et notre corps étant approximativement composé par 78% d’une solution aqueuse... vous concevez aisément son discours.
               Un inestimable trésor latent est à la disposition de chacun d’entre nous dans les annales de ses vicissitudes. Marcel Desgoulanges y raconte avec un humour irrésistible le récit de sa généreuse vie de recherches et d’aventures. Précurseur, il fut bien souvent le premier individu à mettre la main là où l’homme n’avait encore jamais posé le pied. Contées sous forme d’anecdotes, ses actions, ses inventions curieuses, ses déboires, ses analyses critiques et ses pensées, nous invitent à la réflexion. Elles nous emportent dans un astucieux tourbillon sagace et exaltant qui nous tient en haleine tout au long de l’étonnant bouquin “Trop Petits pour aller au Fond”.
           Ce formidable postulat est le Principe Premier de son œuvre.  Adroitement choisi, le titre énigmatique est habilement étayé au fil des pages et in fine se trouve être démontré au travers de l’ensemble. Avec sa subtilité positive, il glisse de la question “pourquoi” posée par tous les humains à la solution “ comment ” qui ouvre l’avenir.
              Là, en 1968, se trouve l’origine de la stupéfiante participation de cet auteur à la communauté humaine utopique de Auroville en collaboration avec Sri Aurobindo et Mira Alfassa. Il dynamisa cette cité rayonnante ayant la forme d’une galaxie où tout rayonne depuis son centre rond. (Il est bon de noter à ce sujet qu’il s’agit en l’occurrence d’une des rares utopies bien actuelle à l’aube du vingt et unième siècle, toujours présente et combien active au sein de la jungle indienne dans la région de Pondichéry) .
              Rédigé en un style clair et vif, ce curieux ouvrage en trois tomes parus aux Éditions Taillambiez est, de nos jours quasi introuvable en librairie. Mais tentez votre chance chez les bouquinistes et autres antiquaires ou vide greniers. Au besoin,  n’hésitez pas à y mettre le prix,  je vous assure, vous ne le regretterez pas. La lecture de cette œuvre de référence est un régal pour les plongeurs mais également pour tous les curieux véritables. C’est une étrange somme d’érudition, de connaissance des hommes et du maniement de l’humour (ainsi... le chapitre consacré au mirobolant projet de renflouage du paquebot Andréa Doria (19) à l’aide d’une “ foultitude ” de balles de ping-pong... un pur chef d’œuvre... d’utopie?... quoique...!).
             Philosophe en diable il conclut avec cette vérité :“C’est en plongeant que... l’on devient plongeur !”  comme l’a si bien démontré... la...f...able.
          Une rumeur laisse entendre que, lorsqu’il aura terminé sa magistrale série “L’Odyssée Cousteau”, Dominique Sérafini, notre éminent dessinateur et journaliste de renom, aurait l’intention de populariser notre Sage en lui consacrant une grande saga en bande dessinée. Excellente inspiration !
             La dernière fois que je l’ai rencontré, Marcel Desgoulanges avait largement et allègrement franchi le cap des quatre-vingts ans. C’était à Saint-Tropez, à bord de “L’Idéal”, notre bateau-école de plongée. Un soir de 14 juillet, il était arrivé tardivement, en plein feu d’artifice, pour boire un verre avec nous, invité par Claude et Charly, ses amis de toujours.
            Surpris et charmé par l’accueil enthousiaste de nos plongeurs - discrètement alertés - il avait délivré de bonne grâce autographes et poignées de mains, puis, malgré une évidente fatigue, il avait accepté avec gentillesse de raconter quelques anecdotes marquantes de sa vie prodigieuse...
               En fin de soirée, il nous a confié qu’il travaillait sur un grand projet. Fort de son principe “ Vieillir c’est renoncer ”, depuis quelques mois il s’était investi avec passion et une fougue toute juvénile dans une nouvelle voie de recherches :
             Scientifiquement il a été prouvé que lorsque la lumière traverse de part en part un élément liquide, non seulement elle perd de sa brillance mais, phénomène beaucoup moins connu, sa vitesse se trouve réduite de quelques cinquante mille kms/seconde; c’est impressionnant ! Il en avait déduit qu'à chaque instant une énergie considérable provenant d’une telle décélération s’éparpille, à notre insu et en pure perte, dans l’univers. Effectivement, considérons l’infini rayonnement diffusé chaque jour par le soleil et de nuit par d’autres sources lumineuses d’origine industrielle : ces divers éclairages frappent mers, lacs, fleuves, ou, plus simplement la carafe d’eau claire et le verre de pastis... Quel gâchis, quelle perte inestimable que ces forces insoupçonnées dispersées ainsi dans la nature!  
Il était grand temps qu’un esprit d’ordre supérieur s’attache à creuser la question. Voici enfin une énergie propre et inépuisable à utiliser sans modération jusqu'au  jour dernier.  
              Cela dépasse l’entendement ...!

        Puis, vers la fin de l’été, un bruit a couru : 

" Marcel Desgoulanges est introuvable ! " " Marcel Desgoulanges a disparu ! "                  Certains milieux autorisés ont émis l’hypothèse plausible qu’il s’en était allé en Orient sur les traces d’Omar Khayyam pour faire admettre aux scientifiques le bien-fondé de la profonde et dernière question posée par la carpe au canard : “ L’eau remontera-t-elle un jour le cours de la rivière ? ” (20).

                 En vérité Marcel est parti pour l'autre monde, discrètement, au cours de la plus étrange et secrète expérience menée pour les Thanatonautes (21). Dans un longue et ultime apnée, en pleine possession de toutes ses facultés et murmurant la célèbre cantate du poète écossais Robert Burns (22) : “ Ce n’est qu’un au revoir mes frères...” il nous a quittés pour toujours.
                En outrepassant les portes du coma, sa pittoresque et ultime mission était de découvrir les territoires humides et mirifiques de la “mare incognita”.
                Au revoir... Marcel !                                         


(1) La Sogetram, est la plus ancienne entreprise au monde à avoir utilisé le scaphandre sous-marin individuel  pour des travaux subaquatique. Elle a été crée en mai 1952 par le regretté André Galerne et quelques copains membres d'un clan des scouts Éclaireurs de France. 

(2)  Louis Denayrouze :  né à Espalion en 1848   † 1910 Paris .

(3)  Benoît Rouquayrol :  né à Espalion en 1826  † 1875 Rodez .

(4)  Auguste Denayrouze né à Montpeyroux près Laguiole en 1837  † 1883 Paris .

(5) Scaphandre. Ce mot issu du grec (bateau-homme), a été créé en 1766 par l’Abbé de la Chapelle: Il avait conçu un corselet permettant aux militaires de s’immerger jusqu’aux “mamelles” pour traverser lacs et rivières en continuant, debout, à marcher et à combattre, même dans les eaux profondes. En fait, prévu pour l’utilisation d’un “sur l’eau”, le scaphandre est devenu au contraire un “sous l’eau”. Le “Dictionnaire de la Marine à voile” de Bonnefoux et Paris, publié en 1848, en donne la définition suivante “sorte de vêtement ou d’appareil dont se revêtent les hommes qui veulent   s’isoler dans l’eau pour s’y soutenir ou même plonger au-dessous de la surface” ®Édition Fontaine du Roi 1987. Mais c’est lors de la présentation de son brevet améliorant “l’appareil-plongeur” de Sièbe à l’Exposition Universelle de 1855 que Cabirol, reprenant le terme de La Chapelle, impose définitivement le mot “scaphandre”.

(6) Brevet n° 63606 de 1864 repris et adapté près de quatre vingts ans plus tard pour l’appareil “Cousteau-Gagnan 45”.

(7) En octobre 1976, lors de l’opération “Janus”, deux aquanautes français ont atteint la profondeur réelle de moins 501 mètres, en haute mer, au large de Cavalaire.

(8) Henri Denayrouze fut à la fois gérant, directeur commercial, ingénieur, comptable,  plongeur  et animateur de la Société de 1865 à 1895.

(9) Auguste Sièbe . ingénieur allemand naturalisé anglais. 1788 - 1872 .

(10) A noter que Louis Denayrouze avait éclairé Paris en 1877, d’abord à l’électricité (Paris ville lumière !), puis vingt ans plus tard (1898), au  gaz de ville. Le journal “Le Temps” lui consacra un article qui le désignait comme “l’une des plus grandes figures de l’industrie moderne”.

(11) Le premier vêtement isothermique est la création, en 1948, du spéléologue français Guy de Lavaur, qui, pour explorer la rivière souterraine de Padirac, eut l’idée de se protéger du froid en collant une feuille de caoutchouc cellulaire sur sa chemise en jersey.           

(12) Yves Le Prieur 1885 - 1963. Il s’inspira du scaphandre sans casque crée par l’ingénieur Fernez pour les ouvriers travaillant au chalumeau subaquatique en bassin.  Il inventa également la cage anti-requins, l’arbalète à sandows et réalisa les tous premiers films couleur sous-marins grâce à un caisson étanche de sa fabrication.

(13) Sans le savoir Desgoulanges rejoignait le physiologiste Paul Bert (Auxerre 1833 - Hanoï 1886) auteur de travaux notoires sur la “Pression Barométrique”, lequel est surtout connu des français en tant qu’homme politique ayant contribué, avec Jules Ferry, à rendre l’école primaire gratuite et obligatoire.

(14) “Le Mistral” et le “Royal Mistral” sont des appareils de respiration sous-marine datant de la fin des années 40, encore employés actuellement par certains “vieux plongeurs” nostalgiques d’une époque héroïque. Comportant un seul étage, construit sous licence par la “Spirotechnique”, filiale de “L’Air Liquide”, ces détendeurs ont été supplantés autour  de 1970 par le “ deux étages” plus facile d’emploi. 

(15) Jacques Mayol (1924 - 2001) premier “Homo-Delphinus” à avoir atteint la profondeur  record de moins 100 m en apnée. Cette expérience a été réalisée en 3’40’’ le 23 novembre 1976 au large de l’île Monte-Christo (près de l’île d’Elbe). Jacques Mayol a été l’inspirateur du film culte “Le Grand Bleu” de Luc Besson.

(16) Certains mammifères comme les morses ou les cachalots atteignent couramment des profondeurs de 800 mètres et plus sans aucun problème, alors que les humains sont sujet à des accidents de décompression à la suite d’apnées successives de 40 à 50 mètres. C’est le “Taravana” des pêcheurs de nacre en Polynésie.

(17) Albert Falco, le réputé chef plongeur et capitaine de la Calypso, est entré dans l’Histoire de la plongée avec Claude Wesly en septembre 1962 pour avoir réalisé au large de Marseille l’expérience “Précontinent I” conçue par le Commandant Cousteau. Les deux hommes passèrent huit jours dans la “Maison sous la Mer” baptisée Diogène, installée par dix mètres de fond et d’où ils sortaient chaque jour pour effectuer quelques travaux jusqu’à vingt cinq mètres de profondeur.

(18)  "Le Contre Coup" de l’Abbé Perdrigeon (1822 - 1888) est un médicament d’usage à la fois externe et interne, traditionnellement utilisé dans les cas de contusions, hématomes, plaies, fatigue, crise de foie, goutte, arthritisme etc... Toujours actuel et en vente dans toutes les bonnes pharmacies.

(19)  Le paquebot transatlantique “Andréa Doria” fit naufrage dans la nuit du 25 Juillet 1956. Alors qu’il devait arriver à New York six heures plus tard, il fut éperonné dans le brouillard par le “Stockholm” à 23 heures 09, près de Nantucket Island. “L’Ile de France” et deux autre navires américains sauvèrent 1662 naufragés du Doria qui déplora 44 victimes. Le Stockholm perdit cinq de ses marins tués au moment de   l’abordage. Il réussi néanmoins à regagner N.Y par ses propres moyens, alors que l’Andréa Doria disparaissait dans les flots le lendemain matin à 10 heures 09.

(20) Extrait du célèbre robayat (quatrain) tiré du livre “Ruba Iyat” écrit par Omar Khayyam  (environ 1048 - 1131), astronome, mathématicien, philosophe libre-penseur et poète persan

(21) Thanatonaute : explorateur de la mort. Du grec “Thanatos” (divinité de la mort) et de “nautès” (navigateur). Mot créé par Bernard Werber, journaliste-romancier français né à Toulouse en 1961. Il s’est fait connaître par  sa fameuse trilogie “ Les Fourmis”  et “L’Encyclopédie du Savoir relatif et Absolu”. Cette série traduite en 22 langues parue aux éditions “Albin Michel” a été reprise en “Livre de Poche”.

(22) Robert Burns  (1759-1796) poète britannique autodidacte dont le style spontané, drôle, ironique et même révolutionnaire fit l’admiration des romantiques.


GRAVURES DE L’ILLUSTRATION DU 01 JANVIER 1896

009 L'ILLUSTRATION

     

 

 

  MICHÈLE

ma fille, passant commande de ti-punch

à la fenêtre du SELECT à Saint-BARTHÉLÉMY

3679 Michèle au SELECT

                          

 

 

 

Dominique SÉRAFINI

célèbre dessinateur de BD

et journaliste.

3302-Dominique-SERAFINI.jpg

                        

 

 

                    
" L ’ IDÉAL " 

dans le Port de Saint-Troprz

(Peinture de Lucien Garcin)
L'IDEAL Saint Tropez

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commentaires

P
<br /> <br /> Fausse manoeuvre et faute d'orthographe....  mais il exact que Marcel Desgoulanges m'intrigue beaucoup !<br /> <br /> <br /> Perle<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> C'est vrai que Marcel est étonnant, mais de là à vous impressionner au point de doubler votre commentaire, c'est qu'il est encore plus déboussolant que je ne le croyais. Par ailleurs, bien<br /> vu  :  j'avoue modestement mais avec une certaine satisfaction qu'il existe entre nous une évidente ressemblance non dissimulée... mais n'est-ce pas un peu le propre de tous les<br /> plongeurs d'avoir le même profil.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Vous nous avez manqué ! Mais il vous en a fallu du temps pour écrire ce récit, ou serait-ce plutôt un conte philosophique ? J'avoue que votre ami Marcel me<br /> déboussole un peu, je trouve qu'il vous ressemble comme un frère jumeau.<br /> <br /> <br /> Perle<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Vous nous avez manqué ! Mais il vous en fallu du travail pour écrire ce long récit, ou seratit-ce  conte philosophique ?  J'avoue que votre<br /> ami Marcel me déboussole un peu, il vous ressemble comme un frère jumeau...<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Perle<br /> <br /> <br /> <br />
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