Faire une plongée sur une épave
est toujours impressionnant !
LE RUBIS
épave mythique s'il en est,
procure un moment d'intense émotion
que le plongeur gardera en mémoire bien longtemps.
1. Au cours de la descente dans le bleu
la silhouette du sous-marin
se profile sur le fond de sable blanc.
Le Rubis, était un submersible de gros tonnage
- plus de 900 tonnes en immersion -
long de 66 mètres, large de 7 et haut de 8 mètres
lancé le 30 septembre 1931 à Toulon.
En plongée il pouvait atteindre une profondeur maximum
de 80 mètres ce qui était,
pour l’époque, une performance intéressante.
Il est le seul navire français à avoir participé à la totalité
de la Seconde Guerre Mondiale, de 1939 à 1945,
et en particulier à la bataille de Narvick en 1941
En plus de ses trente-deux mines de 220 kg de tolite,
il était armé d’un canon à l’avant,
de deux mitrailleuses lourdes et de deux tubes lance-torpilles
ce qui lui a permis, au cours de ces cinq ans d’hostilités
de totaliser 24 victoires soit :
Un bâtiment coulé par torpilles, quinze navires
de divers tonnages et sept dragueurs de mines
ont sauté sur les engins
qu’il a immergés sur leurs parcours,
de plus, un U-boat de la Kriegsmarine
a été mis hors de combat au canon.
Après la guerre le Rubis a été décoré de la Croix de la Libération.
A partir de 1948 il reçoit l'affectation de “réserve spéciale”:
et il est mis mis à la disposition de l’École des Sous-Mariniers
pour la formation des volontaires de la spécialité.
Puis réformé, il est sabordé en Mer Méditerranée
avec les honneurs de la Flotte le 31 janvier 1958
sur la demande de l’Amiral Cabanier.
(Celui-ci en fut le pacha de 1938 à 1941
et conformément à son souhait, à son décès en 1976,
ses cendres furent dispersées sur le site lors d’une cérémonie officielle).
La position du Rubis signalée sur les carte marines
était volontairement erronée
et mentionnée comme "objectif sous-marin.
En réalité, le jour de l'opération,
sous la pression d'un fort coup de vent d’Est,
avant d’avoir rejoint le site prévu pour le sabordage,
l’élingue de remorquage s’est rompue.
Le Rubis fut pétardé sur place et glissa vers la côte.
Seule la Marine Nationale avait connaissance des relevés exacts
du lieu de l’immersion qui restèrent secrets jusqu’à l’été 1974,
ce qui était relativement facile
car le sous-marin était censé reposer sur un fond
avoisinant les 3000 mètres,
donc, ne donner lieu à aucune recherche civile.
C’est à cette époque que deux amis,
Jean-Pierre Gonzalez et Michel Selesniew (alias Papycousteau)
avec “L’IDÉAL”
- le chalutier de leur École de Plongée -
basé au port de Saint-Tropez, vont pouvoir le rechercher
suite aux indiscrétions d’un jeune plongeur de la Marine Nationale...
Une trentaine de sorties, soit un total d’environ soixante plongées
ont été nécessaires pour retrouver cette épave légendaire
qui reposait sur un fond sableux
par moins 40/42 mètres au large du Cap Camarat.
Les amers sont maintenant connus de tous :
1° - Aligner le Cap Taillat sur le Cap Lardier,
juste à cacher ce dernier.
2° - Le milieu de la Roche du Fourras
sur le haut du Boulevard Patch,
dans la maison ressemblant à une église avec un clocher cubique.
Sa position : 43° 11’ 301 N / 06° 42’ 038 E.
Attention, la profondeur et le fort courant ligure,
très fréquent en toutes saisons,
en font une plongée à risques réservée aux plongeurs confirmés.
2. Les superstructures
et la passerelle de commandement.
3. Le kiosque et le tube du périscope.
4. L'ensemble périscopique .
5. La passerelle
envahie de petits poissons :
sars, antias et castagnoles rouges.
6. L'avant du Rubis
avec sa cisaille à câbles ou filets d'acier.
7. Gros plan sur la cisaille à filets métalliques.
8. La proue du Rubis.
9. Vue d'ensemble du Rubis
reposant sur le sable par moins 42 mètres de fond .
10. Retour vers la passerelle.
Rencontre avec un mérou accompagnant un plongeur.
11. Couvercle de l'un des deux sas
donnant accès à l'intérieur du submersible.
12. Second sas d'accès dont le couvercle a été arraché
et gît sur le sable à côté de l'épave.
13. NON !... INTERDIT !!... DANGER !!! ...
14. Culots des tubes lance-torpilles.
15. Soupapes et culbuteurs
du compresseur à air du lance-torpilles.
16. Tube lance-torpilles.
17. Hublot bâbord " spécial école ".
Une véritable curiosité sur un sous-marin.
18. Un habitué de l'épave :
Le congre observateur-gardien des soutes.
19. Gros chapon tranquille à l'arrière du Rubis
au-dessus de l'aileron d'inclinaison de profondeur.
20. Arbres de transmission
sectionnés à l'explosif en 1982 par la Marine Nationale
pour récupérer les hélices en bronze
exposées maintenant au Musée de la Marine à Toulon.
21. Cliché des hélices du Rubis en 1974,
pris peu de temps après
sa découverte par les plongeurs de L'Idéal.
22. La plongée sur le Rubis a duré 17 minutes.
La palanquée remonte au palier sur la ligne de mouillage
et rencontre le fort courant qui se lève autour de
à vingt mètres de la surface
et entraîne les bulles d'air à l'horizontale.
23. Lorsque leurs paliers sont terminés
les plongeurs se laissent porter par le courant
vers les échelles de remontée du " Picantin "
qu'ils saisissent au passage.
J'ai plus de deux cents plongées sur Le Rubis
et c'est toujours avec une certaine émotion respectueuse
que j'ai abordé chaque nouvelle descente
sur cette épave mythique.
Michel SELESNIEW dit Papycousteau.